De 780 à nos jours (page 8/13)
Des archives pour l’histoire des deux Guerres mondiales

La Vienne n’est pas restée à l’écart des bouleversements induits par les deux conflits mondiaux du XXe siècle. Là aussi, les archives contribuent à en prendre la mesure.

 On peut ainsi se faire une idée du parcours des « poilus » de la Vienne grâce à leurs feuillets matricules, comme ceux de ces deux appelés originaires du canton de Gençay. 

Les registres matricules rassemblent les feuillets matricules individuels des conscrits par année d’incorporation. Etablis depuis les années 1860, ils ont été tenus tout au long du XXe siècle jusqu’à la fin du service national.  

Pendant l’Occupation, plusieurs camps d’internement ont existé dans la Vienne, les plus importants étant ceux de Poitiers et de Rouillé, à partir desquels de nombreux internés ont été déportés. Les archives de ces camps sont aujourd’hui la seule trace tangible de leur activité et font l’objet de nombreuses recherches par des historiens comme par les familles d’anciens internés. 

Le camp de Poitiers, où furent regroupés à partir de juillet 1941 les juifs arrêtés, ainsi qu’on peut le voir sur le registre présenté, était aménagé en bordure de la route nationale n°147 (actuelle avenue Jacques-Cœur), sur un terrain aujourd’hui en partie occupé par le bâtiment des Archives départementales. 

Le camp de Rouillé était destiné avant tout aux détenus politiques, notamment communistes, de droit commun et aux trafiquants du marché noir. Comme on le voit dans ces lettres, certains des internés de Rouillé ont été mis à disposition de l’Organisation Todt, qui les a employés dans l’arsenal de la marine allemande qu’elle gérait à Migné-Auxances. Les affiches présentées illustrent d’autres aspects de la guerre : l’accueil en 1939, dans des conditions souvent précaires, de 40 000 réfugiés mosellans et, à la Libération, la mise en place de juridictions destinées à juger les faits de collaboration.  


Affaires militaires.

Recrutement, bureau de Poitiers : feuillets matricules des conscrits de la classe 1904

Établis par l’armée, les registres matricules ne portent pas sur l’ensemble des jeunes gens recensés, mais uniquement sur ceux ayant effectivement accompli leur service. Ils précisent pour chacun ses états de service à l’armée, les blessures et les maladies éventuellement subies ; ils ne se limitent pas à la période de service actif, puisqu’on y trouve également les lieux de résidence successifs du conscrit après son retour à la vie civile

 

 

Camp d’internement de Rouillé.

Mirador sud-ouest, [1941] Vue du camp depuis le mirador sud-ouest, [1941]

Le camp de Rouillé a été installé en mai 1941 le long de la voie ferrée Poitiers-Niort, non loin de la gare de Rouillé. Y sont internés avant tout des détenus politiques, notamment communistes, de droit commun et des trafiquants du marché noir. Il est fermé à l’été 1944, après une attaque des Forces françaises de l’intérieur le 11 juin. Il a par la suite servi, de septembre 1946 à octobre 1947, de lieu de détention pour les femmes poursuivies à la Libération.

 

Internés mis à disposition de l’Organisation Todt pour son site de Migné-Auxances : correspondance, 1943.

 

 

Camp d’internement de Poitiers.

Registre de contrôle nominatif des internés juifs, juillet 1941-mai 1942

Le camp d’internement de Poitiers ouvre dès février 1939 pour les réfugiés espagnols, auxquels succèdent, à partir de décembre 1940, les nomades. A partir de juillet 1941 y sont regroupés les juifs arrêtés. A la Libération, les collaborateurs présumés y ont été internés à leur tour, jusqu’en octobre 1945.

 

 

Préfecture.

Affiche en français et en allemand adressée aux réfugiés de Moselle installés dans la Vienne, 1939

Affiche annonçant la création d’un tribunal militaire régional provisoire, le 16 septembre 1944

Créé dans l’urgence quelques semaines seulement après la libération de Poitiers en août 1944, le tribunal militaire a été supplanté rapidement par la cour de justice de Poitiers, organisée définitivement par une ordonnance du 28 novembre 1944 pour juger les faits de collaboration. Cette cour avait une compétence sur le ressort de la cour d’appel de Poitiers, à savoir les départements de la Vienne, des Deux-Sèvres, de la Charente-Maritime et de la Vendée.

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