Auxonne garnison de Bonaparte (page 1/1)
Exposition virtuelle
Le jeune Napoléon Bonaparte arrive pour la première fois à Auxonne le 15 juin 1788. Le congé de semestre dont il bénéficiait, et qu’il fit durer vingt mois par le jeu de prolongations, venait de s’achever. Il quitta son pays natal et, après un voyage de quinze jours, il intègre son régiment qui tenait garnison à Auxonne, pour y apprendre son métier d’artilleur. Il y fut affecté jusqu’en juin 1791, mais il s’absenta pour un long congé entre septembre 1789 et février 1791. Sur trois ans d’affectation, Bonaparte ne passa donc pas plus de 18 mois.


Auxonne, une ancienne ville-frontière (avec la Franche-Comté, donc l’Empire)

Auxonne défend la frontière de la France avec l’Empire jusqu’au traité de Nimègue, qui officialise en 1678 le rattachement de la Franche-Comté au royaume de France. Ce plan par masses de cultures d’Auxonne indique « les lignes de circonvallation qu’on peut y faire » ; encre et aquarelle (verte, jaune, rouge et bleue) ; la Saône avec ses îles et la Brisotte ; Labergement-lès-Auxonne (hors-cadre), Tillenay, Villers-les-Pots, Athée (avec un moulin à vent) ; Notre-Dame-de-la-levée (commune de Villers-les-Pots), chapelle où Napoléon Bonaparte vient à plusieurs reprises ; hameaux des Granges-Hautes (« Granges en haut »), des Granges-basses (« Granges en bas »), de La Cour, de Lorey, de Clos-Minot (« Clomino) et de Richebourg (commune d’Auxonne) : le projet de circonvallation englobe tous ces lieux sauf Labergement-lès-Auxonne et Athée.

3e quart du XVIIe siècle

ADCO, 12 Fi 106/17

 




Lettre de commandant de la ville d’Auxonne pour le baron du Teil

 Le Roi nomme commandant de la place le commandant de l’école d’artillerie d’Auxonne. Il s’agit d’un « officier sage, intelligent et expérimenté ». Il commandera « tant aux habitants qu’aux gens de guerre qui y sont et seront ci après en garnison ou quartier, et leur ordonner seulement ce qu’ils auront à faire pour le service de Sa Majesté, la deffense et la conservation de cette ville ».Jean Pierre du Teil de Beaumont (1722-1793) a été l’un des protecteurs de Bonaparte à Auxonne. Dans son testament, Bonaparte lèguera à ses héritiers 100.000 francs « comme souvenir de reconnaissance pour les soins que ce brave général avait pris de lui ».

24 octobre 1783

ADCO, B II 138/20

 




Revue du Régiment d’artillerie de la Fère en 1788

 

Cette « Revue sur le pied de solde de paix » donne le nom des officiers et l’effectif de la troupe du régiment d’Auxonne. Au sein de la 5e brigade, dans le 2nd bataillon, figure la compagnie de bombardiers de la Goshyere, du nom du capitaine Jean François Gueroust de la Goshiere. Ce capitaine a trois lieutenants : un lieutenant en premier, Louis Farnaise Platon du Vigneux, et un lieutenant en troisième, François Grosbois, qui sont présents au corps. Le lieutenant en second, quand à lui, est noté « absent », en congé. Il s’agit de « Napolionne de Buonaparte », un jeune officier corse âgé de 19 ans… qui sera, quelques années plus tard, le maître de l’Europe.

Mai 1788

 

ADCO, C 153

 



 
Deux canonniers se noient dans la Saône

 

Le 15 juillet 1788, deux cadavres flottent dans la Saône. Le juge royal d’Auxonne (« lieutenant civil et criminel d’Auxonne »), assisté de Denis Devillers, chirurgien attaché à l’hôpital militaire d’Auxonne, dresse procès-verbal de la macabre découverte. Il s’agit de deux canonniers des compagnies de Baudesson et de Belleville.Le procès-verbal indique qu’il fait chaud ; on peut imaginer que les soldats se sont baignés pour se rafraîchir, mais qu’ils se sont noyés dans la rivière.

15 juillet 1788

ADCO, B II 142/103

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Cahier de doléances du Tiers-État du bailliage d’Auxonne

 

Les cahiers de doléances des paroisses sont compilés dans chaque bailliage. Après 50 doléances générales commencent les « doléances particulières » de chaque paroisse. Celle de la ville d’Auxonne porte sur la charge financière de l’entretien des bâtiments à usage militaire (article 51) : « Que dans la ville d’Auxonne les dépenses de la construction et entretient des casernes établies dans l’origine pour une seule brigade, les dépenses de l’ustancil [meubles que les hôtes sont obligés de fournir aux soldats qu’ils logent], du logement des officiers et autres personnes attachées à l’artillerie soient à la charge de la nation ; pour cela elle offre au Roi en toute propriété le bâtiment des casernes qu’elle a construit à grands frais avec les meubles et fournitures qu’elles renferme ». Puis l’article 52 préconise aussi la suppression d’une dépense inutile : « Que les états-majors inutiles notamment celui qui existe dans son enceinte soient supprimés ».Le peuple souhaite donc que la charge financière du régiment repose sur la nation, non sur la ville d’Auxonne.

17 mars 1789

ADCO, B  II 148/1

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Le régiment de la Fère-artillerie fait sa Révolution !

 

Qu’est-ce qui agite les canonniers du régiment en août 1790 ? Une aspiration au changement des institutions ou de l’organisation de l’armée ? Point du tout ! Ce qui provoque la « fermentation », c’est la question de la destination de la « bourse des morts et désertés ». Le troupe veut que cette somme soit distribuée entre les soldats, le commandement fait protéger la caisse par un « piquet ». Mais l’affrontement se fait de plus en plus pressant dans la caserne. Le commandement cède, et confie aux sergents-majors le soin de répartir entre les compagnies la somme non négligeable de 6756 livres.

16 août 1790

ADCO, L 1004/2

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Un petit train d’artillerie parti d’Auxonne pour calmer les troubles de Lyon

 Dans l’été 1790, la révolte gronde à Lyon. Des émeutes contre les barrières d’octroi agitent la ville. Il faut mobiliser l’artillerie. Un train d’artillerie est partie d’Auxonne le 4 août. Le Directoire du département de la Côte-d’Or est informé de la plus grande concertation qui règlera désormais ces opérations d’envergure nationale.


22 août 1790

ADCO, L 1029

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La République notre mère a besoin de bras !

Réquisitions de spécialistes pour l’arsenal d’artillerie d’Auxonne durant la Terreur.La République est en guerre contre toute l’Europe. Pioche-Fer Bernard (il avait pris des prénoms républicains d’une connotation plutôt tranchante…) requiert les districts de Beaune et de Dijon de fournir forgeurs, serruriers, limeurs, charrons, menuisiers, charpentier, tourneur de fer, cloutiers et tonneliers dans un délai de 24 heures. Il explique ainsi la lourdeur et l’urgence de la réquisition : « les besoins de la patrie étant urgents, il sera apporté la plus grande célérité dans l’exécution du présent arrêté ».

10 septembre 1793

ADCO, L 1015

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