La Belle Epoque en Côte-d'Or
Présentation

Une carriole, tirée par un paisible mulet, s’avance seule sur la place du Trente, à Dijon. Les nuages pommelés et les feuilles des arbres de la rue Paul Cabet, en arrière-plan, annoncent une belle journée d’été. Mais la statue de la France, juchée au sommet du monument commémoratif de la guerre de 1870-1871, regarde vers l’Est. La France du début du XXe siècle prépare la Revanche.

La France est alors majoritairement rurale ; le journal de Guillaume Rodier, vigneron dans la région de Nuits-Saint-Georges, est une belle chronique des travaux et des jours. Les archives de l’école d’Aisy-sous-Thil montrent l’effort de la Troisième République en faveur de la scolarisation ; les nombreux absents du registre d’appel prouvent aussi que l’école est, dans des campagnes où les travaux des champs demandent une main-d’œuvre abondante, la variable d’ajustement. Les besoins des campagnes ou des chantiers de chemins de fer suscitent d’ailleurs l’immigration d’une main-d’œuvre européenne bien intégrée.

La ville de Dijon est ceinturée par la campagne, mais son tissu comprend ateliers et usines (par exemple l’outillage Lachèze). Des efforts sont faits pour la salubrité des logements et pour l’adduction d’une eau propre à la consommation – les eaux des rivières ou des canaux étant, quant à elles, utilisées pour la lessive et les tanneries. Les grèves ouvrières montrent l’aspiration à une démocratie sociale.

La querelle entre laïques et catholiques connaît à Dijon un épisode d’ampleur nationale, avec l’affaire Le Nordez, qui nous vaut une belle série de caricatures anticléricales. Les loisirs et les sports s’organisent, grâce aux associations de pêcheurs ou de cyclistes, qui portent des noms pittoresques : la Gaule de Beaune, la Loutre de Seurre, la Joyeuse pédale dijonnaise.

Archives administrative (immigration, école, association), documentation commerciale et industrielle, photographies inédites (notamment les plaque de verre de la collection Cunin) offrent un panorama complet et vivant de la Belle Epoque en Côte-d’Or.

Cette époque n’apparaîtra « belle » qu’en comparaison de l’horreur des tranchées. Alors que la France commence de commémorer la Grande guerre, les Archives départementales de la Côte-d’Or, en cet été 2014, présentent l’état du département tel qu’il était à l’été 1914, le plus somptueux de l’avant-guerre.


Exposition conçue par Didier et Michèle Perrin, professeurs chargés du service éducatif, et montée par les Archives départementales.

Entrée libre du lundi au vendredi, de 8 h 30 à 17 h, jusqu’au 26 septembre 2014.

 


Première page Page précédente (11 pages disponibles) Page suivante Dernière page