Rodolphe Roubet (page 3/4)
Fidèle à ses idées


1941-1944

Après sa destitution par le gouvernement de Vichy de son mandat de maire le 12 février 1941, Rodolphe Roubet se tient en retrait de la vie politique ; il est nommé syndic local de la corporation paysanne.

Pour autant, il ne renonce pas à ses idées socialistes et distribue des exemplaires du journal clandestin Le Populaire pour le compte d’un mouvement de résistance socialiste.

Arrêté le 20 mars 1944 par la Milice suite à une dénonciation, il est jugé par la section spéciale d’Agen en compagnie de ses camarades Roger Trilla et Maurice Sampy. Condamné à une peine de quatre mois d’emprisonnement, il est incarcéré à la maison centrale d’Eysses à compter du 2 juin 1944.

Libéré par le maquis en juillet 1944, il est aussitôt réintégré dans ses fonctions de maire de Clairac.

 
Lettre du commandant Maurice Baril, maire de Clairac, à Louis Tuaillon, préfet de Lot-et-Garonne, 22 mars 1944.

 Arch. dép. de Lot-et-Garonne, 1 W 385/1

Dès son arrestation, Rodolphe Roubet est conduit au château de Ferron, siège de la Milice en Lot-et-Garonne, pour y être interrogé et torturé par Yves Audebez, chef du deuxième service. Lors du procès de ce dernier, il témoigne en février 1946 au procureur général près la cour de justice des supplices endurés : « …Je fus matraqué pour me faire avouer où étaient cachées ces armes. Je n’en fis rien et pourtant, huit jours après mon arrestation, les armes étaient livrées à la Milice sous la menace d’arrestation des Clairacais ayant participé au parachutage » (1738 W 77, dossier n°815).

Maurice Baril est nommé maire de Clairac en février 1941 en remplacement de Rodolphe Roubet révoqué par Vichy. En dépit de leur divergence d’opinion, leur relation est fondée sur un profond respect et un sens commun de l’intérêt public.

Lettre de Louis Tuaillon, préfet de Lot-et-Garonne, à André-Paul Sadon, préfet régional de Toulouse, 23 mars 1944.


Arch. dép. de Lot-et-Garonne, 1 W 385/2

Louis Tuaillon, hostile à la Milice, prend la défense de Rodolphe Roubet auprès du préfet régional comme il le fit pour tant d’autres administrés.

Procès-verbal d’interrogatoire de Rodolphe Roubet instruit par la section spéciale près la cour d’appel d’Agen, 5 avril 1944.


Arch. dép. de Lot-et-Garonne, 1737 W 7, dossier n°11

Extrait des minutes du greffe de la section spéciale près la cour d’appel d’Agen, 4 mai 1944.




Arch. dép. de Lot-et-Garonne, 940 W 67/1

Les sections spéciales instaurées par le gouvernement de Vichy sont chargées de réprimer toute activité favorisant le communisme, l’anarchie et tout acte de « subversion sociale et nationale ». Leurs jugements ne sont susceptibles d’aucun recours ni pourvoi en cassation et sont exécutoires immédiatement.

Rodolphe Roubet est jugé en compagnie de ses camarades Roger Trilla et Maurice Sampy pour distribution de tracts et diffusion d’idées subversives. Seuls les membres plus actifs du mouvements – Gabriel Labrunie, Georges Archidice, député du Lot en 1945, Jacques Arrès-Lapoque, député de Lot-et-Garonne en 1945, (…) - échapperont au procès.

Fiche de détention de la maison d’arrêt d’Agen, [mars 1944].

 Arch. dép. de Lot-et-Garonne, 940 W 67/2

Rodolphe Roubet quitte le château de Ferron et est conduit le temps de son procès à la maison d’arrêt d’Agen. Il y séjourne du 31 mars au 2 juin 1944.
Lettre du commandant Maurice Baril, maire de Clairac, à Jean Giraud, préfet de Lot-et-Garonne, relative à la libération de Rodolphe Roubet, 11 juillet 1944.

Arch. dép. de Lot-et-Garonne, 950 W 12

Rodolphe Roubet est transféré à la maison centrale d’Eysses le 2 juin 1944, soit trois jours après la livraison des patriotes aux Allemands, et est libéré, avec ses camarades Sampy et Trilla, par le maquis le 19 juillet 1944 en compagnie de 220 autres détenus.

 

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